Je ressors mon blog des boules Ă mites parce que je pense que jâen aurai long Ă dire sur lâaventure que je viens de vivre. On verra oĂč ça va mener, mais sache que ce sera probablement long et rempli de larmes (de mon cĂŽtĂ© du moins đ„Č).
La grande aventure de lâUTHC125km 2021 a commencĂ© en septembre 2020, lors de lâUTHC 2020 justement. Jây Ă©tais pour encourager ma gang sans prendre part Ă aucun dĂ©part. Je voyais des participants du 125km arriver et me semble que je me voyais faire çaâŠ
Fast foward au 2 fĂ©vrier 2021, jâĂ©tais inscrite pour lâĂ©dition 2021.
Jâai Ă©tĂ© assidue Ă lâentraĂźnement toute lâannĂ©e, beaucoup de belles sorties, de « rĂ©unions » avec les amis du mercredi, du dĂ©nivelĂ© en masse⊠jâĂ©tais physiquement prĂȘte. Ce que je redoutais le plus, câĂ©tait ma tĂȘte qui mâavait jouĂ© des tours au Bromontultra en 2019. (Pour ĂȘtre ben certaine, jâai relu mon rĂ©cit de course du BU⊠misĂšre noire, je braille dĂ©jĂ đ€Šđ»ââïž)
On est arrivĂ©e le jeudi, pour la confĂ©rence de presse de lancement de lâĂ©vĂ©nement. Jâai Ă©tĂ© invitĂ© parce que lâUTHC a dĂ©cidĂ© que jâĂ©tais tĂȘte dâaffiche de lâĂ©vĂšnement. (Jâen reviens pas encore que moi, « coureuse du dimanche » soit tĂȘte dâaffiche. Je tâentends de dire : « franchement fille, tâexagĂšre », mais pour moi une tĂȘte dâaffiche, ça a toujours Ă©tĂ© quelquâun qui performe, et non pas quelquâun comme moi qui sâamuse et qui performe pas vraiment tse đ€·đ»ââïž). Jâai quand mĂȘme acceptĂ© en me disant que jâallais reprĂ©senter la masse, ceux qui courent pour sâamuser, par passion uniquement, pour ĂȘtre en santĂ© et certainement pas pour faire des podiums. Une fille ordinaire, une maman, qui a ben de la volontĂ©.Â

Lâabus dâarticles de journaux avec mon nom Ă©crit dedans ne sont quand mĂȘme pas venu Ă bout de mon mindset. Ni mĂȘme les photos avec lâĂ©lite Ă la confĂ©rence de presse. Je savais que ma tĂȘte serait ma faiblesse sur cette longue Ă©preuve, alors je ne voulais pas jouer avec le feu en me mettant en plus une pression de performance « pour plaire aux kodaks ». JâĂ©tais dans le mood « je veux me rendre au bout, avoir du fun, sans pression » et je voulais y rester.
Vendredi. Au chalet quâon avait louĂ© avec les amis, ça pue le stress de monde qui prennent le dĂ©part du 125km. Anne, Seb, Eric et moi, on est tous assis Ă la table de la cuisine pendant que Ben nous fait chacun un speech oĂč jâessaie juste de pas brailler. DĂ©cidĂ©ment, y a pas juste moi qui vis des Ă©motions, parce que Anne me fait brailler avec elle đ„Č
On dĂ©cide partir plus tĂŽt que prĂ©vu parce que mĂȘme la guitare et la voix douce de Kay arrivent pas Ă nous calmer. La route avec les Foo Fighter passe vite, Ă tĂ©lĂ©charger la playlist que jâai oubliĂ© de tĂ©lĂ©charger pour mâoccuper lâesprit quand ça irait moins bien. On arrive Ă lâentrĂ©e de la Zec des Martres. Plein de monde, plein dâĂ©nergie. Marc-AndrĂ© est lĂ avec son Basecamp, les journalistes sur le terrain aussi. La tĂȘte dâaffiche que je suis essaie de se gĂ©rer parmi les Kodak et les iPhone ouverts partout. Marc me trouve stressĂ©e (penses-tu?) et essaie tant bien que mal de me calmer. Câest dĂ©jĂ lâheure du dĂ©part pour les « élites ». 13h⊠Marline me pousse avec Joannie Desroches sur la ligne en avant (je fais quoi moi ici dĂ©jĂ ?). Joannie a lâair Ă la mĂȘme place que moi. Mais on est confiante Ă©gale et on sait quâon va avoir une grosse journĂ©e dans le bois.Â


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Le dĂ©part est donnĂ©, beaucoup trop vite. Mes 2 premiers km se font en bas de 4:45/km (ça va fille?). Je me calme, je retrouve Joannie et on jase. On ramasse Eric et ensuite Anne avec nous. On fait un bout ensemble, mais on se dĂ©tache dâavec Anne. BientĂŽt, câest dâEric et Joannie que je me dĂ©tache car ils avancent trop vite pour moi. Je veux y aller molo, câest long 125km! Les magnifiques paysages du Mont du Lac-Ă -LâempĂȘche et du Four sont INCROYABLES. Jâen reviens pas comment câest beau. Je prends le temps de mâen mettre plein les yeux et de profiter du moment. Jâai dĂ©cidĂ© quâaujourdâhui, je me faisais dĂ©passer et que je mâen foutais. Pas de pression lĂ dessus.
DĂ©jĂ le premier ravito, oĂč je croise un collĂšgue de travail, Nic, qui sera la personne que je croiserai le plus souvent cette journĂ©e lĂ (câĂ©tait dĂ©jĂ la deuxiĂšme fois comme il nous a dĂ©passĂ© en dĂ©but de parcours đ„Ž)! Tout sourire comme dâhab. Aweille une gaufrette Naak (câest bon en maudit finalement ces gaufrettes lĂ đ€€). La suite menant au Mont des Morios, câĂ©tait ben beau, mais je mâen rappelle pas vraiment Ă part la jasette avec Joffrey sur son genou pĂ©tĂ©, son hernie discale, mon chien tattooĂ© sur mon bras et le fait quâil disait quâil « trottait lentement » Ă 5-6min/km sur un 125. đ
DĂ©jĂ arrivĂ©e dans le bas des Morios, je retrouve Fred, un bonhomme ben inspirant et un peu dĂ©bile que jâai le plaisir de coacher depuis la derniĂšre annĂ©e. Il me dit: câĂ©tait le temps que tu me rattrapes (jâĂ©tais mĂȘme pas au courant que tâĂ©tais passĂ© devant moi garçon đ€Ș). On repart du point dâeau ensemble et lui dĂ©cide de ne pas offrir de lift au sommet aux cailloux qui habitent ses chaussures. Je lui dis quâil vienne me retrouver comme câest un solide grimpeur. Finalement, jâai fait lâascension en solo. Jâai croisĂ© Seb, frais comme une rose qui descendait Ă vive allure. Tout va bien pour lui, je suis contente đđ»
La vue en haut est spectaculaire (mais faut ĂȘtre fou pour traĂźner du stock de camping en haut de cette affaire lĂ đ). Un sourire sincĂšre Ă la camĂ©ra plus tard, la descente dĂ©bute « dĂ©jà ». Jâavais du fun, vraiment. Je descends molo pour pas me pĂ©ter les jambes et scrapper le reste de ma course. Fred me rejoint. On jase tout le long en descendant, câest le fun. Tellement, quâon dĂ©cide de faire notre course ensemble! On sâest entraĂźnĂ© plusieurs fois ensemble, je sais quâil a un mental de feu et lui sait que je fais juste chialer. Alors on sait chacun dans quoi on sâembarque đ
On arrive dĂ©jĂ au ravito de la Marmotte. Les amis sont lĂ , Ben, Mel et les parents de Anne sont lĂ . Ils mâoffrent de lâeau, de la bouffe⊠lĂ câest vraiment le temps que je mange. Avec tout ça, jâai pas vraiment mangĂ© depuis le dĂ©part Ă part 1-2 Fruit2 et le quart de gaufrette du premier ravito et jâai vraiment faim, mais je digĂšre moyen. Jâai peur, mais il faut. Un demi grilled cheese et une tranche dâorange plus tard, Fred et moi on repart du ravito en marchant, question de digĂ©rer un peu avant de reprendre la course. La noirceur commence Ă sâinstaller tranquillement. Le moral est encore solide, les jambes aussi. Jâai mĂȘme le goĂ»t de chanter Hakuna Matata⊠câest pas peu dire đ
Fred et moi on calcule que si on garde ce beat lĂ , on est aux Hautes-Gorges pour 11h et Ă lâarrivĂ©e pour 9h, aucun stress tse đ
On gĂšre la suite relativement bien, quoique Fred trouve que jâavance un peu vite. La nuit ne me dĂ©range pas du tout encore. Nos frontales allument comme le soleil et nos jasettes me garde allumĂ©e. Le ravito du 51km, il est loin par exemple. Petit manque dâeau pour chacun dâentre nous. Mais rien de dramatique. Une montĂ©e quand mĂȘme pas pire, un dĂ©but de chevilles raides, mais rien qui ne sendure pas đđ». On arrive au ravito, Steve du club est lĂ ! Ben contente de voir une face connue!
On repart pour un 10km DESCENDANT, qui commence par une bonne montĂ©e. Fred pi moi on deconne sur lâabsence de descente de ce segment mais on tripe pareille et lâallure est bonne. On arrive aux Hautes-Gorges (qui est essentiellement lĂ mi-parcours) vers 23h. Ma sĆur me saute dessus (quâest-ce tu fais lĂ ?????? đ€©đ€©đđ)! Elle mâaccompagne Ă la tente oĂč je rĂ©cupĂšre mon drop bag et oĂč se trouve Ben! Des visages connus pour la fille qui commence Ă sâendormir un peu! Ăa fait du bien encore! Changement de chandail et de batterie dans la frontale pour affronter la nuit, encore quelques bouchĂ©es difficiles Ă passer et on repart. Encore avec Fred đ

Les 7km suivant sont les premiers dâune lente descente dans les confins de mon esprit pas positif. Je commence Ă mâendormir solide. Jâai mal au coeur, jâai pas assez mangĂ© depuis le dĂ©but de la course et je commence Ă trouver ça ben tough. Le nouveau segment pour Ă©viter lâasphalte et le chemin de service doit ĂȘtre ben beau, mais lĂ il me fait suer. Je cours sans problĂšme, mais ma tĂȘte divague parce que je suis fatiguĂ©e. Jâavais oubliĂ© ce changement de lâan dernier. Je mâattendais Ă un 7km roulant comme avant, mais câĂ©tait pas le cas. On a quand mĂȘme roulĂ© ça relativement rapidement dans les circonstances, mais ça a pas Ă©tĂ© de la tarte.
Je le revois arriver au ravito du 68km, la tĂȘte entre les mains, Ă pas feeler. Un verre de bouillon pas de nouille. Câest bon, mais ça change pas mon Ă©tat. Les bĂ©nĂ©voles sont parfaits. On mâoffre une chaise au bord du feu avec une doudou. « Ferme tes yeux 10min, je te rĂ©veille tantĂŽt » quâil me dit. Je me regarde Fred et lui dit dây aller. Il me regarde, la face ben exaspĂ©rĂ©e, et me dit: non Marie, je tâattends (jâai le derriĂšre bĂ©nie⊠quoiquâun peu irritĂ© đ ).
Je pense pas avoir dormi, mais les quelques minutes de repos mâont permis de repartir avec un peu plus de vigueur. Les jambes Ă©taient pas tout Ă fait au rendez-vous aprĂšs la pause prolongĂ©e, mais le moral y Ă©tait un peu plus.
Je connaissait la suite du parcours⊠et je lâai largement sous-estimĂ©. La section du Geai-Bleu jusquâau ravito du Coyote Ă©tait longue (environ 15km), montante, technique, difficile. Il Ă©tait tard (ou tĂŽt le matin?), jâĂ©tais encore fatiguĂ©e, mais on avançait. Jâai dĂ©jĂ dit que Fred a un moral dâacier? Il me divertissait ben gros avec ses histoires. Au milieu de nul part, on tombe sur la pauvre Stephanie, avec sa frontale Ă moitiĂ© morte et sa hanche en compote. Impossible pour moi de penser la laisser lĂ , toute seule au milieu du bois Ă boiter son chemin jusquâau coyote. On part les 3 ensemble, lentement, au rythme dâune fille blessĂ©e. (Fred pense que ça a peut-ĂȘtre sauver la fin de notre course Ă ce moment lĂ )
Elle nous raconte ses backyards, sa traversĂ©e de Charlevoix avec ses enfants (exactement le sentier que nous Ă©tions en train de traverser), le beat est diffĂ©rent, on se fait dĂ©passer par pas mal de monde, mais sais tu quoi? Je mâen FOUTAIS TERRIBLE. Les km sont longs et pĂ©nibles pour Stephanie, mais elle garde le moral, je peux pas me plaindre de ma situation quand elle est beaucoup (trĂšs) plus mal amanchĂ©e que moi. On arrive finalement au Coyote, oĂč on est accueilli par la gang du BU, un grilled cheese au bacon, ma collĂšgue Sandrine, un tape pour mon genou qui commençait Ă en avoir assez et un petit cafĂ©. On sâattarde pas trop et on repart par un bout de sentier qui ne nous dit rien ni lâun ni lâautre. On sâattendait Ă des chemins de 4 roues et des chemins forestiers, mais on Ă©tait encore sur la traversĂ©e de Charlevoix.
On nous annonçait un ravito dans 18km (et une pancarte au dessus avec 20km dâici le prochain refuge de la traversĂ©e⊠lâhistoire a appris que les ravitos nâĂ©taient pas lĂ oĂč ils Ă©taient inscrits sur le dossard et que le nombre de km qui les sĂ©paraient nâĂ©tait pas toujours juste non plus, et je commençais Ă trouver ça un peu irritant). Le stretch Ă©tait dĂ©jĂ long, il faisait la nuit depuis trop longtemps, les jambes commençaient Ă ĂȘtre ben fatiguĂ©es, le moral un peu Ă©raillĂ©, le genou un peu/pas mal en compote (et un tape qui tient pas⊠sorry Vero, jâai oubliĂ© les lingettes dâalcool đ€Šđ»ââïž) et des chevilles qui commençaient Ă ne pas se gĂ©rer Ă courir. Je savais aussi que la descente de lâenfer du chemin forestier serait terrible, mais la lumiĂšre du jour devrait me sauver et me revigorer.
La section de chemins de 4 roues et chemins forestiers me tue les chevilles. Je ressens mĂȘme un petit pincement de bandelette qui me fout la chienne. Pi le maudit ravito qui arrive pas⊠on rentre Ă nouveau sur la traversĂ©e de Charlevoix⊠oĂč les km annoncĂ©es entre tous les panneaux marchent pas Pentoute. Je voulais manger un peu, prendre un break, sortir du bois⊠mais ce foutu ravito arrivaient juste jamais. Je courais encore, avec douleur, mais je courais avec un peu de rage au ventre (jâai peine Ă y croire en Ă©crivant çaâŠ!!!). Tout le monde me tape sur les nerfs (sauf Fred, qui continue sans me juger ouvertement Ă propos de mon Ă©tat mentale qui clairement se dĂ©grade). On fini par y arriver. Les Nic sont là ⊠ENFIN! Ăa lâair que jâavais lâair encore de bonne humeur (LOL đ). Manger, rigoler avec les autres coureurs, boire de la soupe avec les nouilles qui restent collĂ©es dans mon verre (đ€Šđ»ââïž). Ăa fait du bien. Les prochains ravitos seront proches. 7, 7 et 8km les sĂ©parent. La fin approche quand on regarde ça comme ça⊠mais ça reprĂ©sente quand mĂȘme encore 22km. Ma sĆur sera au prochain ravito.
Jâai beaucoup de difficultĂ© Ă courir. Jâessaie dâalterner marche et course en mâassurant que Fred me suive. Maudit que ça fait mal. Mes chevilles se sont transformĂ©es en bĂ©ton. Mes devant de jambes en Ă©lastique qui menacent de pĂ©ter Ă chaque instant. Chaque pas de course coĂ»tent cher. Et ma tĂȘte⊠elle ne coopĂšre mais TELLEMENT PAS. Les portes de la « pain cave » Ă©taient ouvertes beaucoup trop grandes et je suis rentrĂ©e dedans SOLIDE. Sur les 7km qui nous sĂ©parent du prochain ravito, jâen ai passĂ© 5 Ă essayer les larmes et ravaler ma morve. Le pauvre gars qui me demande si je vais en parler au podcast nâa pas dĂ» me trouver ben ben sympathique parce que jâavais pas vraiment envie de parler a personne Ă ce moment lĂ , la pognes-tu?
Je me gĂšre difficilement, jâessaie de jaser avec Fred pour faire passer ça mais rien y fait. Le tourbillon dâĂ©motions est vraiment fort et je suis pas capable dâen sortir rĂ©ellement. Rendue au Split, je vois Val⊠je lâĂ©cris que jâai lâestomac encore ben nouĂ© et les yeux tout mouillĂ©s. Je lui saute dans les bras. Les gens ont lâair de me trouver ben bizarre, mais rendu la, mâen caliss hennn. (Oui oui, câest vraiment ça que je voulais Ă©crire). Mon amie Amy est lĂ , Fred Gagnon aussi est lĂ . Des cĂąlins Ă tous, des mots dâencouragement, un peu de calories et je reprends mon courage Ă 2 mains pour affronter la Montagne Noire.Â


MĂȘme ben cassĂ©e, je la trouve encore pas si pire cette montagne lĂ đ Mon moral a remontĂ©, je suis plus dâaplomb. Notre pas de marche est bon, celui de course horrible, Ă tous les 2. 2 Ă©lĂ©phants qui courent, câĂ©tait Fred et moi rendus lĂ . On a convenu que notre Pace de marche nous amĂšnerait Ă lâarrivĂ©e. Petit deuil de ma part. Finir une course en marchant, câest pas tant dans ma religion đ„Ž.
Mais je suis encore lĂ , sur le parcours, trop dâheures plus tard. Rendue lĂ , je vais finir. Marche ou course. Ravito de la Montagne Noire, les brownies et Camille me motivent Ă me rendre en souriant. Je mâassois quand mĂȘme 2 minutes pour donner une chance Ă mes chevilles de bĂ©ton et on repart pour les dernier 8km qui passe vite pi pas. Les gens du 28km et les premiers du 65km nous dĂ©passent ou nous donnent de lâĂ©nergie. La belle Josee, tout sourire, qui me donne lâimpression de voler, mâencourage.
On lĂąche pas la patate avec notre marche olympique dans la descente du chemin dâaccĂšs de Grand-Fonds. On sort du champs de pierres rondes pour rejoindre les pistes de ski de fond (je reste convaincu que lâorganisation va arroser ce chemin lĂ , considĂ©rant que câest le seul endroit de tout le parcours qui Ă©tait mouillé⊠mes souliers Ă©taient encore secs jusquâĂ ce moment lĂ đ 3km avant lâarrivĂ©e).
Les faux ponts de billots de bois vont finir par avoir ma peau, ma pauvre proprioception Ă©tant complĂštement disparue depuis fort longtemps. On traverse le pont. On entend la foule. Je sais quâon arrive. Je ravale mes larmes.
Seb⊠qui mâavait dit quâil reviendrait me chercher aprĂšs sa course, Ă tenu promesse. 300m de lâarrivĂ©e đ Il Ă©tait quand mĂȘme lĂ !!
Fred et moi on mobilise ce qui reste de gaz/muscles dans nos corps pour courir les derniers mĂštres du notre pĂ©riple⊠et câest main dans la main quâon passe lâarche dâarrivĂ©e, juste avant dâĂ©clater (encore) en sanglots dans ses bras et dans ceux de Val, de Amy et de qui a bien voulu me serrer dans ses bras Ă ce moment lĂ Â đ„Žđ đ„Č
Jâen reviens pas encore vraiment⊠je sais pas encore si jâai aimĂ© ça. Un coup sur papier, je pense que oui. MalgrĂ© le flot dâĂ©motions pas si positives en cours de route, jâai passĂ© des moments inoubliables avec mes amis et ma famille.
Avant de ma lancer dans dâautres choses comme ça, ça va prendre du travail de tĂȘte. Pas mal. Mais jâai pas fini. Pas encore đ
Merci Ă toute lâorganisation, aux bĂ©nĂ©voles et Ă tout ceux que jâai croisĂ© qui mâont aidĂ© Ă avancer Ă un moment ou Ă un autre, vous avez Ă©tĂ© tous dâune prĂ©cieuse aide pour me rendre au bout⊠surtout toi Fred đ
(Avec un peu de chance, la porte Ă larmes va se refermer aprĂšs avoir Ă©crit tout ça, parce que ça fait 2 jours, et je braille encore pour rien⊠ça va faire đ€Šđ»ââïžđ)
